Benjamine de toutes les écoles en compétition, Kaltadùr n’a pourtant pas grand-chose à envier à ses concurrentes : avec seulement treize ans d’existence, elle s’est déjà taillé une solide réputation à travers le monde sorcier, et attire de plus en plus de candidatures, au point qu’elle a dû l’année dernière refuser une dizaine d’étudiants.

Créée il y a seulement trente ans par l’actuel.le directeurice, Raven Bordüssondóttir (voir la rubrique « Jury »), Kaltadùr est une école expérimentale unique qui n’a pas fini de faire parler d’elle : si l’apprentissage de la magie traditionnelle y est rendu plus ardu par les extraordinaires perturbations magnétiques propres à sa localisation (une trentaine de kilomètres du Pôle Nord), les expériences exploitant ces mêmes perturbations ouvrent des perspectives fascinantes sur la nature de la magie et les lois qui la régissent.

Bien que protégée par une batterie de sorts thermaux, Kaltadùr demeure un éta-

blissement aux conditions de vie très rudes, où les températures extérieures néga-

tives rivalisent avec l’isolement. C’est l’une des raisons pour lesquelles elle n’admet

aucun étudiant âgé de moins de 15 ans, les dossiers des candidats devant faire état

d’une maturité suffisante, mais également d’une excellente condition physique ;

les heureux élus, avant de pouvoir se désigner comme tels, doivent enfin passer

avec succès deux mois d’essai dans l’école avant d’y être officiellement acceptés

pour la fin de leur scolarité.

Les enseignements se divisent en deux pôles : magie traditionnelle et expérimen-

tale, l’objectif avoué n’étant pas de façonner de futurs maestro de la métamor-

phose ou des potions, mais bien, à partir d’une solide base fondamentale,

d’éveiller la flamme de la curiosité et de la découverte en formant de nouvelles gé-

nérations de chercheurs en magie théorique et expérimentale. De nombreux

diplômés de Kaltadùr sont ainsi ensuite embauchés par les différents organes de

recherche magique, parmi lesquels le célèbre Département des Mystères britan-

nique ou le non moins fameux Cercle d’Expérimentation Magique péruvien.

La soixantaine d’élèves que compte Kaltadùr vivent ensemble au quotidien, parta-

geant aussi bien les salles de cours que les trois dortoirs de glace thermophile -

une création de Raven Bordüsson, un mélange inédit de glace et de neige carbo-

nique perpétuellement enchanté pour diffuser de la chaleur. Si les élèves,

généralement habitués au concept de répartition en maisons, sont parfois un peu

déstabilisés par cette vie en communauté fusionnelle, ils réalisent vite que c’est

l’union qui fait leur force, apportant réconfort dans les moments difficiles et émulation pour faire progresser leurs différents champs d’étude. L’une des principales qualités des diplômés de Kaltadùr est de fait le sens du travail en équipe, lequel, allié à une créativité sans cesse renouvelée, en fait des collaborateurs précieux.

C’est pour toutes ses raisons que l’établissement a été distingué en 2015 comme « école la plus innovante du monde magique », et a à nouveau remporté ce titre les trois années suivantes. C’est à cette occasion qu’est paru l’étonnant dossier du Chicaneur, un mensuel britannique, qui présentait Raven Bordüssondóttir comme « un habitant de Saturne venu éclairer les masses sorcières », et Kaltadùr comme un « temple de l’érudition carburant à la gelée de Billywig et s’adonnant à un rituel hebdomadaire de salsa arctique pour renouveler les énergies spirituelles et magiques du Pôle. »